Gestion de la douleur pendant l’accouchement

Une étude de Manisa a conclu que 80,5% des femmes accouchant par voie basse définissent l’accouchement comme « plus douloureux que prévu » (1). Le nombre de césariennes et d’interventions lors de l’accouchement a augmenté dans le monde. Le taux de césarienne était de 21,1% en 2002, alors qu’il a atteint 51% en 2014 en Turquie (statistiques du ministère de la Santé). Le facteur le plus important dans l’augmentation des interventions est la peur et l’anxiété des mères lors de l’accouchement. De nombreuses femmes souhaitent accoucher par césarienne en raison d’expériences de naissance négatives dans le passé et d’anxiété ou de croyances liées à la douleur et à la peur lors d’une naissance par voie basse (2) (3) (4). Donner naissance est l’une des étape les plus importante dans la vie d’une femme. La douleur du travail devrait être abordée avec un point de vue multidimensionnel. Selon l’étude de Melzack, la douleur du travail fait partie des douleurs importantes dans la vie d’une femme (5). La neurophysiologie, la biochimie, les facteurs psychogènes, ethnoculturels, religieux, cognitifs, spirituels et de nombreux autres facteurs environnementaux influent la douleur pendant le travail. Les femmes ressentent de la douleur, de la peur, de l’épuisement et de nombreux autres sentiments pendant la période d’accouchement. La douleur pendant le travail est une douleur aiguë qui fluctue rapidement et peut altérer l’humeur de la femme. Près de 30% des femmes souffrent de maux de dos et cette douleur augmente le risque de césarienne. Les femmes primipares ont plus de douleurs au travail, ce qui augmente le taux de césarienne de 22% par rapport aux femmes multipares (6). Les analgésiques peuvent être utilisés pour diminuer cette douleur, mais des études ont montré que les analgésiques seuls ne sont pas efficaces pour gérer la douleur du travail (7). La douleur du travail est un sujet complexe et le besoin d’approches appropriées est indéniable. Des interventions pharmacologiques et non pharmacologiques sont utilisées pour soulager la douleur du travail. Les méthodes non pharmacologiques ne sont pas seulement une alternative mais une contribution aux méthodes pharmacologiques et beaucoup de femmes utilisent les deux. Les méthodes pharmacologiques peuvent ne pas suffire et les femmes peuvent préférer les méthodes non pharmacologiques à la douleur. Il a été démontré que les interventions non pharmacologiques étaient sans danger pour la mère et le nouveau-né, car elles ne ralentissaient pas le processus d’accouchement, ne présentaient pas d’effets secondaires ou de risques allergiques, étaient efficaces pour réduire la douleur perçue au travail et donnaient à la femme un sentiment de contrôle (7) (8) (9) (10).

Quelle méthode de la gestion de la douleur ?

Les méthodes de contrôle de la douleur du travail sont classées en quatre catégories : la relaxation, la stimulation mentale, la stimulation physique et les techniques de respiration (8) (7) (11) (12) (13). Dans les stimulations physique sont classés les massages, l’application de chaud, l’hydrothérapie et l’aromathérapie (8) (7) (11) (13) (14) et les techniques de mobilisation sur ballon.

Le massage est l’une des méthodes préférées pour diminuer la douleur du travail. L’effet relaxant et d’atténuation de la douleur est connu dans la littérature (15) (16) (17) (18) (19). Un massage pendant l’accouchement augmente les niveaux de sérotonine et de dopamine tout en diminuant la norépinéphrine et le cortisol (20). La fatigue de la femme diminue, les spasmes musculaires se relâchent, l’activité physique augmente, son attention est distraite et l’anxiété diminue, ainsi la femme en travail peut mieux supporter la douleur (21). Le massage renforce également la relation entre le masseur (Futur Papa) et la femme en travail, augmente la qualité des soins et la satisfaction de la patiente. Le massage est une intervention qui aide à réduire la douleur en augmentant le courage, la reconnaissance, le soutien et la participation (11) (22).

L’étude de Tzeng et Su (2008) a évalué la sévérité de la douleur lombaire lors de la dilatation du col. Leur étude a montré que 75,3% des femmes enceintes ressentaient des douleurs dans le bas du dos et qu’au fur et à mesure que la dilatation du col progressait, cette douleur augmentait vers la région sacrée et était soulagée par un massage (65,3%) et un changement de position (mobilisation) (61,1%) (23). Une autre étude a montré que 30 minutes de massage réduisaient le niveau d’épuisement au cours de l’accouchement (17). Le massage du sacrum était préféré par 91,7% des femmes massées pendant l’accouchement et les scores de douleur du groupe Massage au cours du travail étaient plus faibles que ceux du groupe Témoin. Les niveaux de satisfaction étaient plus élevés dans les groupes recevant un massage et ayant une personne de soutien (24). La Cochrane Collaboration Review a effectué une méta-analyse de cinq études sur l’effet du massage sur la douleur au travail (n = 326). Cette méta-analyse a révélé que le groupe qui avait reçu un massage au cours du travail avait moins de douleur, de stress et d’anxiété. En outre, il a été souligné que le massage avait un rôle important à jouer dans le soulagement de la douleur et dans l’amélioration de la stabilité émotionnelle de la femme en travail. Des études montre que le massage pendant l’accouchement joue un rôle important dans la diminution de la douleur (7) (16) (22) (25) et retarde la pose de la péridurale (22).

Les programmes de prévention enseignés aux femmes enceintes basés sur l’anatomie, l’ergonomie, les postures correctes, la relaxation et la gestion de la douleur favorisent la prise de conscience des avantages d’être actif et de prendre soin de soi, réduisent potentiellement la gravité des douleurs et l’invalidité qui en résulte (26) (27). Au Royaume-Uni, l’Institut national de la santé et de l’excellence clinique du Royaume-Uni informe que «les cours en groupe de prévention de la douleur » contribuent à réduire les douleurs lombo-pelviennes pendant la grossesse et l’accouchement (28).

Pourquoi faire participer le papa à la préparation à l’accouchement ?

Une étude a révélé que les femmes qui recevaient un massage de leur partenaire déclaraient que la douleur et l’anxiété diminuaient et qu’elles décrivaient l’accouchement comme une expérience parfaite. Cette étude souligne le fait que la stimulation physique par son conjoint (massage, pression sur le sacrum, la mobilisation par technique sur ballon) aide les femmes à faire face aux douleurs du travail, diminue la douleur perçue et l’anxiété (15). Une autre étude a révélé que le massage effectué par le partenaire diminue l’anxiété, réduit la durée du travail et de séjour à l’hôpital et réduit le risque de dépression post-partum (25). Les femmes ayant fait l’expérience d’un accompagnement manuel pendant l’accouchement ont recommandé le massage à d’autres personnes et ont déclaré qu’elles aimeraient le refaire lors d’une grossesse ultérieure (6) (16) (29). L’étude de Chang et al. souligne le fait qu’un massage approprié effectué au bon moment aide les femmes à contrôler leur corps, que le contact physique de leur conjoint influe sur la réaction de la femme à la douleur, aide la femme à se sentir plus en sécurité et calme (6) (15). Il a été constaté que les massages effectués par le partenaire diminuaient le stress et amélioraient le processus de travail (25).

Préparation à l’accouchement par le mouvement et le massage à l’HFB, mais pourquoi ?

A la maternité de l’Hôpital Franco-Britannique, nous vous proposons de participer à un cours de gestion de la douleur pendant l’accouchement. Le cours comprend l’apprentissage de techniques à deux (Future Maman et Papa ) de mobilisation sur ballon, de massage, de respiration, de l’utilisation de la chaleur et de l’hydrothérapie pour soulager les douleurs pendant la grossesse mais aussi faciliter l’accouchement.

En effet, les résultats des études précédentes montrent que les femmes qui bénéficient d’un soutien physique pendant l’accouchement ont des sentiments plus positifs à l’égard de la naissance. L’accompagnement physique (massage, mobilisation) fourni une interaction positive entre la femme et son conjoint; les femmes ont de meilleures sensations et le massage et la mobilisation facilitent l’accouchement. L’accompagnement physique est important dans la salle d’accouchement en tant qu’intervention pour diminuer la douleur, raccourcir les délais d’accouchement et augmenter la satisfaction à l’égard de l’expérience de l’accouchement (6). L’accompagnement physique (massage, mobilisation, pression, les techniques de respiration) permet aussi une diminution de la douleur perçue au travail, favorise le sentiment de sécurité, permet de distraire l’attention et donne à la femme un sentiment de contrôle (7) (8) (9) (10).

Bibliographie